A lovely breakfast

Il est parfois des cas de force majeure qui s'avèrent être juste parfaits. Long story short, un changement de frigo/congélo a laissé sur le carreau une petite boîte que j'avais presque oubliée de questches aux épices, et des tranches de kuchen aux pommes et mûres (qui avait pris la forme de coeurs pour la St Valentin - néanmoins, étant de nature prudente et gourmande, je pris alors soin d'en réaliser un rectangle supplémentaire, au cas où).

C'est ainsi que le petit déjeuner du week-end, dans le soleil froid de ce début mars, ou plutôt chauffé par le soleil froid de mars tapant sur les baies vitrées, prit des airs de septembre. Les prunes, cuites au four dans un mélange d'épices et de vin rouge (une sorte de vin chaud de pré-saison, en quelque sorte), sont divines avec une bonne cuillerée de yaourt à la grecque vanillé, et sont à mon sens divines tout court - autant que le parfum épicé qui se répand dans tout l'appartement pendant qu'elles cuisent doucement.

Il fallait bien mon service à thé, adoré à un point où mes proches s'inquiètent pour ma santé mentale, Foxwood Tales pour profiter de ce petit déjeuner rose. Dans un soupçon d'espoir, de voir arriver la fin de l'hiver, les plus observateurs noteront que c'est l'assiette du Printemps, reconnaissable à ses oeufs de Pâques, que j'ai sorti du placard. Parce que je suis comme ça, je choisis mon assiette de petit déjeuner au calendrier. Que les plus observateurs, toujours, se rassurent, je n'avale pas une énorme tranche de kuchen au petit déjeuner. C'est une assiette à pain.

Sur ces considérations, que rajouter? Peut-être qu'à mon sens, un petit-déjeuner de week-end n'est pas complet sans des oranges fraîchement pressées (un mélange de sanguines et de maltaises en l'occurence, avant qu'elles ne disparaissent des étalages) et un thé russe de chez Kusmi.

Ou peut-être, la recette des prunes aux épices, bien qu'elle ne soit à mon sens pas vraiment de saison. Pour un effet similaire disponible à tout moment, elle "marche" aussi avec des pruneaux.

En matière de sucre, le miel est parfait, mais j'aime bien substituer de la cassonade ou du sucre muscovado. La quantité dépend de l'acidité des prunes. Pour comparaison, la recette de Nigella Lawson (How to Eat) dont j'ai légèrement adapté celle-ci utilise 2 fois plus de miel pour la même quantité de prunes - trop sucré pour moi, surtout mangé tiède/chaud. On en arrive vite à ma conclusion préférée : y a qu'à goûter pour juger.

Pour l'anecdote, remplacer le vin rouge par de l'Earl grey léger s'est avéré concluant. Il arrive aussi que je n'ai pas la moindre envie de m'embarrasser de vaisselle superflue, auquel cas les prunes passent directement à la casserole. Moins esthétique, certes. Moins fatigant, aussi.

pour 4 à 6 parts

1kg de prunes
30 cl de vin rouge
2 feuilles de laurier
1 bâton de cannelle pas trop grand
2 clous de girofle
1 étoile de badiane
4 gousses de cardamome légèrement écrasées
100g de miel

Mettre tous les ingrédients sauf les prunes dans une casserole, porter à ébullition. Couper les prunes en 2, retirer le noyau, et les placer côté coupé en dessous dans un plat à four. Une fois que le contenu de la casserole bout, le verser sur les prunes, recouvrir le plat d'alu, et mettre au four à 160°C.

Le temps de cuisson dépend des prunes, si elles sont bien mûres, 15 minutes suffiront, sinon, continuer à cuire en vérifiant de temps en temps. Quoiqu'il n'y ait à mon sens pas de mal à laisser les fruits compoter plus longtemps - c'est bon aussi, après tout.