Lunchbox #1 : dhal, naans, salade d'oranges

Le bento, c'est vachement à la mode. Ce lieu commun ne vous apprendra pas grand chose, certes. Seulement je déteste sacrifier aux tendances. L'espuma, la verrine, la mini cocotte, etc. autant de prétextes à des coffrets cadeaux petit bouquin+gadgets qu'on offre à Noël quand on a pas d'idée/plus le temps et que la Fn*c paraît être l'Eldorado. Ce n'est qu'une simplification personnelle.

Pour ma défense, donc, voyez-vous, j'ai commencé le bento par nécessité. Là où j'ai travaillé quelque temps au Japon, il y avait bien une cantine. Proposant le même menu pratiquement tous les jours, bref, un ennui mortel. Après mon 2000ème bol de ramen (pour être conforme à la réalité, ça ne devait être que le 10ème, mais vous comprendrez l'idée), j'ai donc fait l'acquisition d'une ravissante petite boîte à déjeuner Totoro au supermarché du coin, et entrepris de la remplir avec autant d'habileté que mes collègues. Laissez moi vous dire que, malgré tous les compliments qu'elles m'ont fait (les Japonais sont vraiment très polis), je ne leur arrivais pas à la cheville. Un petit oeuf de caille par ici, deux makis au saumon par là, pas le moindre espace perdu, et même de la place pour des petits piques avec des pandas, des barquettes Hello Kitty et que sais-je encore. Maîtriser l'art du remplissage peut cependant s'avérer utile. Il empêche tout simplement de mourir de faim.

De retour en France, Totoro n'est pas beaucoup sorti de son placard. D'abord parce qu'il y avait une vraie cantine, pas très bonne mais ça donne un sujet de conversation facile et inépuisable entre collègues: mais pourquoi ont-ils servi une tartiflette sur un fond de tarte sur un lit de ratatouille (véridique et effrayant)? C'est en changeant de boulot que la nécessité est revenue : cantine hors de prix, et pas vraiment attirante lorsque les odeurs de chou remontent jusqu'au 4ème étage dès 9h du matin. Je suis sortie manger dehors pendant un temps, mais la saison des températures glaciales et des 10cm de neige a fini de me dissuader.

C'est ainsi que ma boîte à déjeuner est revenue de son exil dans la cuisine de mes parents pour emménager dans mon sac à main. Sa première sortie, là voilà :

Dhal, micro-naans, et salade d'oranges, grenade et menthe. (j'ai planqué un peu de viande des Grisons dans le fond de la boîte - histoire de pas risquer un manque de protéines, on sait jamais)

Pour la salade de fruits, simple : une demi-grenade (petite), une orange maltaise, une orange sanguine, une belle branche de menthe.

Pour les naans, j'ai tenté une recette de Linda Collister (un très bon livre sur les pains dont je ne me rappelle plus le titre pour l'instant!), mais, l'ai-je bâclée dans la précipitation du dimanche soir (probable, les recettes de Linda Collister sont en général sans faille...), toujours est-il que sans être ratés, j'ai mangé mieux (l'honnêteté, y a que ça de vrai).

Il reste le dhal. Plus chic qu'une purée de lentilles corail, tout de suite. J'ai réduit les quantités d'une recette de Bill Granger, ajouté quelques petites choses, réduit d'autres :

- 1 petit oignon
- 1 cm de gingembre émincé
- 1 gousse d'ail écrasée
- 1 piment vert
- 1/2 cuillerée à café de cumin
- 2 cuillerées à soupe bombées de lentilles corail
- quelques branches de coriandre, de menthe et un filet de citron vert, pour la finition

Faire revenir l'oignon à feu moyen quelques minutes, ajouter le gingembre, l'ail, le piment, le cumin, et un peu de sel. Laisser cuire gentiment en remuant de temps en temps, jusqu'à ce que l'oignon soit tendre.
Ajouter les lentilles et 3 fois leur volume d'eau. Baisser à feu doux pour une vingtaine de minutes, jusqu'à ce que les lentilles soient bien cuites.
Ajouter la coriandre hachée et le jus de citron vert, servir avec un peu de menthe ciselée et un naan tout chaud.